Tous psys!

Site d'entraide psychologique. Pour l'accès aux MP3, abonnez-vous à psy-coach.fr

Bonjour à toutes et à tous,

Je vais vous faire part de ma detresse. Tout à commencé quelques jours après les attentats de Paris. J'ai commencé à voir, enfin à imaginer des explosions un peu partout au tour de mois. Puis j'ai commencé à me voir me planter des couteaux ou des ciseaux ou le faire sur des amis ou membres de ma famille. Je me suis aussi vu me defenestrer. Je me suis vu faire du mal aux enfants. Je ressasse sans cesse dans ma tete des mots et des phrases tels que "on ne touche pas aux enfants", "ca va peter", "ca va exploser", et d autres que j'ai honte à écrire ici. J'ai commencé une therapie avec une psychothérapeute, Mme Marechal mais du à un déménagement j'ai du arrêter. Aussi, J'ai vu un psychiatre qui m'a donne sertraline 2x le matin et olanzapine 1x le soir. Mes crises ont diminuées mais sont des fois encore là comme aujourd'hui. Il y a 2 semaines, ma maman m'a conseillé de ne prendre qu'un cachet le matin, j'ai donc diminué de moitié ma dose. Ce médicament me donne des spasmes musculaires toute la journée, c'est très désagréable. Ce matin, j'ai repris mes deux cachets. Hier dimanche, je me suis vu me dire "et si on passait à l'acte pour que ces phobies d'impulsion partent à jamais"? Et tout de suite après je me vois me raisoner en disant que tout ça est interdit, illégal. Dans quelques mois j'ai un projet d'ouvrir une boutique avec des amis dont mon coloc qui est au courant pour mes phobies et m'aide beaucoup mais je me dis des fois "est ce que je vais y arriver", "et si un jour je venais à leur faire du mal", "et si je les tuais tous",... J'ai vraiment honte de moi. Je sais ce qui est bien et ce qui est mal comme faire du mal aux gens, les blesser et les tuer et je me raisonne tout de suite. C'est vraiment dur de vivre avec tout ça. J'ai vraiment été choqué par les attentats, tout est parti de là. J'ai quitté Paris pour Bordeaux et bientot Nice, je sens deja un autre climat qui est moins anxiogene. Mais voila, j'ai peur. Pour le moment je n'ai plus personne à qui parler. Ma mère sait de quoi je souffre mais je ne peux pas tout lui avouer, j'ai honte et peur. 

Merci de m'avoir lu, Mickael

Vues : 543

Réponses à cette discussion

Bonjour Mickael,

Je viens de lire votre message et je me reconnais à tel point dans votre situation que j'en ai les larmes aux yeux. Moi, ça n'a pas été juste après les attentats, il y a eu un décalage de quelques mois, pendant lesquels j'ai obsédé sur les terroristes. En mai de la même année, ma voisine de palier s'était suicidée en se jetant du toit et ça m'avait beaucoup marquée aussi. Je cherchais tout le temps à comprendre son geste incompréhensible (elle avait l'air heureuse), puis après les attentats, je voulais à tout prix comprendre ce qui avait poussé les terroristes à agir comme ça (je voulais à tout prix leur trouver une humanité). J'ai commencé à développer des troubles anxieux physiques (vertiges, dos bloqué, fourmillements, goût de sang dans la bouche, insomnies à répétition) qui m'ont convaincue que j'avais une maladie grave. Mais après toute une batterie de tests, j'ai bien dû me résoudre à accepter que c'était psychologique.

Et là, du jour au lendemain, quand j'ai accepté que mon problème était d'ordre psychologique, j'ai craqué (dépression majeure) et commencé dans la foulée à avoir des phobies d'impulsion de tous ordres. Je me voyais me jeter par la fenêtre, jeter mon fils que j'adore plus que tout par la fenêtre, je me voyais prendre les mitraillettes des militaires dans la rue et tirer dans la foule (moi qui n'avais jamais éprouvé de sentiment de haine pour personne), me jeter sous les rails du métro, massacrer des gens dans un bus. C'était horrible. Horrible. Ca l'est toujours mais moins. Grâce à ce que j'ai lu sur internet, rapidement, j'ai vu que c'était une pathologie relativement fréquente et que ça n'était pas le signe que je devenais folle ou que j'allais devenir un monstre. Mais ça n'est pas pour ça que ça m'est complètement sorti de la tête. Je continue parfois à douter.  D'autant que ma dépression n'est pas encore totalement terminée. Je vois des psy, mais la traverse sans traitement, à part du Millepertuis. Les jours sans, il m'arrive encore d'avoir ces images ou pensées. Et ça me décourage, je me dis : est-ce que je vais finir par m'en débarrasser complètement ?

C'est terrible à quel point par moments, la pensée va si loin qu'on ne sait plus si on a vraiment envie de le faire ou pas... Dans le métro, je m'accrochais au banc quand la rame entrait à quai tellement j'avais la sensation que mon corps voulait me pousser vers l'avant. Pourtant, s'accrocher soi-même au banc n'est en rien une protection. Si j'avais voulu sauter, il me suffisait de lâcher. 

J'ai parfois l'impression aussi, quand mon corps se tend, que je vais me transformer subitement en une personne malfaisante. Comme un loup-garou ou je ne sais quoi ! :-) C'est ridicule. J'essaie d'en rire et ça m'aide. Mais j'ai noté que maintenant, c'était souvent un symptôme physique de peur sorti de nulle part (boule au ventre, tension dans le dos) qui provoquait la pensée et non l'inverse, comme c'était le cas au début (pensée puis peur). Comme si mon cerveau avait fait le lien entre les deux et que la tension déclenchait la pensée. Je travaille à déconstruire ça maintenant.

Je veux m'en débarrasser complètement. Alors je continue à lire, dans toutes les directions, dans l'espoir qu'une phrase provoquera un nouveau déclic salutaire... Car certaines m'ont aidées. Une vidéo de Benjamin Lubszynski notamment. J'ai compris que c'étaient nos interdits les plus fous qui nous sautaient au visage comme ça. Regardez-la si vous ne l'avez pas déjà fait.

Ce n'est pas parce que c'est illégal qu'on ne va pas passer à l'acte, c'est parce qu'on n'est pas fou. Et parce que c'est contre nos principes de vie. Parce que justement, on déteste la violence. On la déteste peut-être trop, d'ailleurs. Je crois que nous avons développé le même mode de raisonnement vous et moi après ces chocs traumatiques : si eux en sont capables, pourquoi pas moi ? Eh bien vous savez quoi ? Parce que pas nous, c'est tout. Nous n'en sommes pas capables parce que les phobies d'impulsion n'ont rien à voir avec les envies de meurtre. Elles sont l'inverse des envies de meurtre. Elles sont une manifestation tordue de notre rejet absolu (trop absolu sans doute) de la violence.

Nous ne sommes pas les seuls d'ailleurs. Avez-vous remarqué, vous aussi, qu'en tapant "peur de devenir un monstre", comme je l'ai fait car ma peur c'était/c'est celle-là, il sort dans les recherches les plus fréquentes : peur de devenir un monstre islam ? Visiblement, des tas de musulmans ont été tellement choqués par ces exactions perpétrées de par le monde au nom de leur religion qu'ils ont eux aussi développé des phobies d'impulsion. 

C'est notre humanité qui a été secouée par les traumatismes que nous avons vécu. Mais on est des gens biens. 

Peut-être êtes-vous guéri, en tout cas j'aimerais vous entendre.

T.

Re-bonjour,

Je viens de lire ça sur un autre fil de discussion, signé de lolo.bacco. A propos de sa phobie il/elle dit : "Je lui parle, un peu comme si il y avait qqun à l'intérieur de moi. "Allez vas y vieille pensée angoissante, si tu es si forte que çà, vas-y, je me donne à toi, amène moi la pire des pensées possibles et fais moi passer à l'acte."  J'en demande encore plus, je lui demande de me faire visualiser le pire des horreurs. Bizarre comme approche, et pourtant on s'apercoit qu'il ne ne passe rien, si on s'y prend comme çà, l'énergie liée à la pensée circule mieux dans le corps et notre cerveau s'apercoit qu'il n'y a pas de feu, c'est juste une pensée comme une autre. fais le 50 fois par jour si tu veux au début et puis petit à petit dis lui "stop", je ne t'écoute plus. a chaque c'est pareil, tu ne vas pas au bout des choses. "

C'est un peu ce que mon mec a fait avec moi. Un jour que je lui disais que j'avais peur de me suicider ou de faire du mal aux gens autour de moi, il est allé chercher un grand couteau et il me l'a collé dans la main en me disant, agressivement : ben vas-y qu'est-ce que t'attend, montre-moi que tu en es capable !" Et là, je n'ai pas hésité une seconde, j'ai posé le couteau. Il m'a dit "et pourquoi tu fais rien, hein ?" et moi j'ai répondu, tout à fait calmement, parce que ça s'est imposé à moi : "parce que je veux pas." Voilà : JE NE VEUX PAS. Ca ne m'a pas guérie complètement hélas, ce geste, mais ça aussi ça a fait partie de ma prise de conscience. 

Je vais essayer la technique de lolo.bacco personnellement. Elle rejoint l'approche des TCC. 

RSS

À propos

Évènements

Vu à la TV!

DICOPSYCHO

+ de 100 vidéos, articles

et exos classés de

© 2024   Créé par Psy Benjamin Lubszynski.   Sponsorisé par

Badges  |  Signaler un problème  |  Conditions d'utilisation