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Bonjour à tous,

Tout est tellement brouillé dans ma tête que je ne sais pas par où commencer. A l'âge de 6 ans, j'ai compris que ma mère était différente. A partir de ce jour, ma vie n'a été qu'une succession de menaces et d'angoisses. La boule au ventre, perpétuellement. Ma mère aimait nous infliger des humiliations à l'école (vestimentaires surtout), tout en ayant l'air de ne pas s'en rendre compte. Alors mes 2 soeurs et moi-même ne disions rien, pour la protéger et ne pas lui faire de peine. Lorsque j'ai eu 7 ans, ma mère a eu des crises régulières. Sans raison, elle s'en prenait à nous 3 en nous accusant d'être insupportables (nous étions des petites filles dites modèles), et elle partait alors en trombe de la maison en disant: Je vais prendre la voiture, je vais me foutre dans le mur. Et nous l'attendions sans comprendre ce qui avait déclenché cette crise, dans l'angoisse de ce qu'elle allait faire et dans la peur de nous faire gronder par notre père le soir. J'ai découvert à 29 ans que mon père n'a jamais rien su de ces crises. 

Nous avons grandi au milieu de son chantage au suicide et de ses crises de larmes, de ses heures passées au cimetière, ... , de sa haine contre sa mère, de ses moqueries de la famille en général. Mon père travaillait beaucoup. A mes 17 ans, un soir où ma mère rentrait d'une séance chez un de ses innombrables psys, mes soeurs et mon petit frère (né entre temps, nous avons 9 ans de différence), avons compris qu'elle allait le faire le lendemain. Nous avons donc recoupé nos plannings et je suis restée à la maison (je n'avais pas de partiels). Ma mère a attendu que je sois sous la douche pour avaler des médicaments. S'en est suivi le défilé des pompiers, smurs, ambulances, et gendarmes qui me questionnaient pour savoir si ce n'était pas moi qui avait tenté de tuer ma mère. Pendant qu'ils la ranimait par électrochocs, le pompier me criait dessus parce que je ne retrouvait pas ce qu'elle avait avalé et que la maison était remplie de médicaments. Je n'y étais pour rien... Nous passions notre temps à jeter les medicaments dangereux. Mais elle les cachaient. Je pense qu'il s'est laissé prendre par l'urgence de la situation. J'ai fouillé les poubelles, en vain. Elle m'avouera après qu'elle avait caché un sac de médicaments derrière son armoire. 

A mes 18 ans, elle a recommencé. Deuxième tentative dans la chambre de mon petit frère. Il avait 7 ans. J'ai trouvé mon petit frère avec des pansements: maman s'est coupée. J'ai tout de suite compris. Elle avait avalé des tas de comprimés, laissés à coté d'elle, et s'était tailladé les bras. Elle avait réduit en bouilli le nounours de son enfance. Il y avait de la mousse partout. J'ai accompagné les pompiers aux urgences. Je me souviens de mon frère qui regarde le camion de pompier s'éloigner, ma grande soeur le tenant par les épaules. Et ce tout petit bonhomme qui pleure et qui est pris de vomissements. Je n'oublierai jamais. Aujourd'hui, je rêve toujours de mon frere à l'âge de 7 ans. Il en a 23. Nous avons passé 6 h aux urgences où on m'a confié la tache de faire boire un biberon de charbon à ma mère. Puis passage par les experts psys. J'ai demandé à ce que ma mère soit hospitalisée pour qu'on la soigne. On m'a répondu qu'elle n'était pas malade. Nous sommes rentrées à la maison et tout a recommencé comme s'il ne s'agissait que d'une parenthèse. Et mon père? Elle faiat toujours ça quand il était en déplacement professionnel à l'autre bout de la France. Il rentrait toujours aussi vite que possible. J'ai passé la semaine suivante à recoudre son nounours. Moi qui ne savait pas coudre un bouton... Je lui avait reconstitué. Elle ne m'a pas remercié; elle m'a juste dit qu'elle ne se souvenait de rien. 

Pendant toutes ces années, nous avons essayé de garder la tête hors de l'eau. Nous nous sommes occupées de mon frère (RDV avec les profs, devoirs, jeux...), des courses (le frigo était toujours vide. c'était régime tartine de fromages et pates), du ménage (enfants, ma mère nettoyait la maison à fond tous les jours; là c'était devenu une poubelle), des lessives, du jardin... On essayait de faire nos études en même temps. Pour ma part, je me suis mise à faire des allez retour en rer, sans but, après les cours, pour ne pas rentrer chez moi le soir. Je ne voulais plus voir ce rituel de ma mère qui ère en robe de chambre, entre dans ma chambre, s'assoie sans un mot et soupire, soupire, soupire, puis finie par sortir en claquant ma porte parce que je ne lui demandais plus ce qui n'allait pas. Nous vivions au rythme de ses menaces: si tu vas bien, je vais mal; si tu vas mal, je vais mieux. Nous n'avions pas le droit d'être heureux. 

A 19 ans, j'ai tout quitté pour partir vivre à Londres. Il fallait que je sauve ma peau. Les idées suicidaires étaient devenues les miennes et ne me quittaient pas. Je saute ou je prend des médicaments? Je me taille les veines ou je saute? 

Entre 19 et 29 ans, j'ai vécu seule mon rejet de ma mère. Personne n'a compris. J'étais seule. Terriblement seule. Je suis revenue en France pour suivre mon amour de jeunesse. Evidemment, c'était un manipulateur... Notre histoire a duré 5 ans. 

Aux 20 ans de mon frère, nous avions organisé une fête. Ma mère a fait une crise le soir. J'ai réussi à la convaincre d'aller parler à un psy aux urgences. Mon seul but: la faire hospitaliser en HP. J'y suis restée jusqu'à 6h45 du matin. Elle y est entrée de son plein gré. Mais ... Elle a signé une décharge et est sortie le lendemain. La dernière fois que ma mère m'a parlé, c'était derrière le hublot de sa chambre d'HP. Je lui ai dit que je l'aimais et qu'elle essaye de se reposer. Nous ne nous sommes jamais revues. 

29 ans: Elle a monté un dossier contre mon père pendant plus de 2 ans, pour l'accuser de violences, sans que nous ne sachions rien. Elle continuait à vivre à la maison comme avant, partait en vacances avec la famille. Mon père n'a jamais été violent avec elle. J'ai vu mon père pleurer quelques fois: au décès de sa mère, au décès de son père, et à cause des maltraitances de ma mère. Nous avons appris qu'elle allait demander le divorce avec jouissance totale de la maison et de tous les biens, en faisant une demande d'expulsion de mon père. Elle n'a jamais voulu travailler. Mon père finance tout et mon frère habite toujours à la maison. Il est étudiant. J'ai contacté un avocat et nous avons pris conscience de l'urgence de nous défendre. Ma mère a vidé tous les comptes de mon père qu'il avait rempli tout doucement pour leur retraite et les futurs mariages. Il n'y a plus rien. J'ai monté un dossier à charge contre ma mère (mon père est anéanti et je l'appelais plusieurs fois par jour pour savoir s'il n'avait pas fait de betise, s'il mangeait, où il était. Il fuyait la maison et se retrouvait à laisser passer les heures sur des parkings, en pleurant). J'ai soigné mon père tant que j'ai pu. Il est tombé malade. La prostate. Nous l'avons soutenu autant que possible. Puis est venu le jour où nous avons été lui et moi déposer le dossier de demande de divorce chez l'avocat. Il fallait bien se défendre... Elle nous aurait tué. 

Elle s'en est ensuite pris à mon frère en montant un dossier contre lui, en l'enfermant à l'extérieur de la maison. Mon frère s'enfermait dans sa chambre et gardait un objet pour se défendre au cas où ... On a tous eu peur pour nos vies. Nous avions peur qu'elle empoissonne les aliments, qu'elle nous attaque durant notre sommeil ... 

Aujourd'hui j'ai 30 ans: ma mère a tout détruit. La conciliation est tombée: elle a 3 mois pour quitter le domicile. Le divorce prendra du temps. 

Je devrais etre soulagée. Mais non... je suis rongée... Je sais qu'elle a une maison pour se reloger et beaucoup plus d'argent que mon père. Elle n'est pas dans le besoin. Mais comment pourra-t-elle vivre seule? Comment pourra-t-elle supporter ce qu'elle a détruit et ce qu'elle est devenue. Je m'attend toujours à ce qu'on m'annonce son suicide. Et quelque part, j'aurai préféré qu'elle soit morte. Elle ne se serait pas salie, et nous aurions pu faire notre deuil dans le respect de ce que nous pensions savoir d'elle. 

A 30 ans, je me sens plus détruite que jamais. Je ne sais pas par où commencer pour que la vie reprenne ses droits. Pour que j'arrive enfin à vivre pour moi. J'ai quitté Paris pour Montréal. Avec mon petit homme. Et chaque jour est un combat pour essayer d'aller mieux. 

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Réponses à cette discussion

Votre maman est une personne qui a énormément souffert !

Si elle a agit comme celà, vous êtes à des années de lumière d'imaginer ce qu'elle a elle même vécu. Je serai vous, je me renseignerais rapidement sur ce passé dont elle n'a jamais voulu parler et ceci pour plusieurs raisons. Je ferai des enquêtes pour comprendre.

Dans les familles, il existe de secrets épouvantables et ceux qui se taisent sont souvent ceux qui savent.

Prenez le temps de lire les livres de Serge Tisseron sur "les secrets de famille"

Bien évidemment celà n'excuse jamais ce que vous avez tous subi, mais au moins, celà vous permettra à vous personnellement qui cherchez des réponses, de comprendre comment la psychè est fragile, et si elle a été meurtrie détruite enfant, votre maman n'a jamais pu vivre une vie normale.

Je suis assez étonnée de jugements sans vrai recul,surtout grace à l'écrit.Je ne vois pas beaucoup,d'intervention des pères dans ces relations conflictuelles avec les mères.Et je voulais aussi penser à leur histoire avec leur propre famille,avec leurs parents.La souffrance que vs vivez est intense et réelle,vs êtes dans le rejet total des mères qui ne font pas mal aux enfants par choix conscient ou inconscient.Par contre,c'est elles qui doivent faire soigner leurs pathos.Vous devez vivre pour vous et vôtre famille et enfants.Avancez,un jour le pardon viendra(ou pas),il vous faut tourner la page et profiter de la vie.Et si c'est difficile,les thérapies brèves peuvent vous aider à passer ce cap.

Ce forum m'a particulièrement attiré car d'autres personnes semblent avoir vécu les mêmes horreurs que moi... 

Je ne dirais pas que ça fait du bien car personne ne devrait jamais avoir à subir ça mais en tout cas, on se sent moins seul, on se dit qu'il y a d'autres personnes qui portent le même fardeau...

Avis à toutes les personnes qui ont connu cette situation, comment vous en êtes-vous sorti ?

D'avance merci

Bonjour à Bérénice et à Lila et les autres,

Je vous remercie d'avoir partagé vos expériences de vie car ayant eu une grande -génitrice -je ne l'appelle pas "grand-mère", ça serait mal la nommer-, je comprends vos histoires qui m'aident à un peu plus analyser.

J'ai moi-même découvert et pris conscience , très récemment à plus de 30 ans, que mon ascendance déconnaît gravement...

Je ne sais plus quoi penser car j'ai découvert des années et des années de mensonges et de manipulation, de calculs de la part de ma grande -génitrice maternelle qui elle aussi m'a manipulée!!

Je n'ai pu compter que beaucoup sur moi-même , mes géniteurs s'étant rencontrés pour le meilleur et le pire, je n'ai jamais eu de pilier dans ma vie non plus sauf dans ma toute petite enfance.

J'en suis arrivée à un tel stade avec une vie composée dans mon ascendance de beaucoup de violences et de confusion entre le bourreau et sa victime, entre l'agresseur et l'agressé que j'ai moi aussi pris la poudre d'escampette.

Ma génitrice a cinq frères donc ce n'est pas non plus pareil..mais bien qu'étant invité aux réunions de "famille" notamment lorsque j'étais jeune, ma génitrice n'a jamais pu se reposer et se faire aider et se confier à ses frères! Elle a elle-même était parfois très agressive et méchante envers moi.

Tout en disant m'aimer...

Bref, j'essaie de me reconstruire mais ma vie est parsemé de chaos.

J'espère que vous répondrez, on se sent seule avec une histoire familiale pareille.



berenice Titus a dit :

Bonsoir Lila,

 Tout d"abord désolée de n'avoir pas écrit plus tôt, mon ordi a planté et j'ai dû le faire réparer.

J'ai bien lu vos textes et décidémment, les comportements sont identiques.... hallucinant !

Ma mère aussi profère des menaces de mort et porte plainte de manière injustifiée. Le comble, c'est que quand je fais savoir que je veux porter plainte ( j'ai écrit plusieurs fois au procureur mais les témoins se défilent lors des auditions )  pour tout le préjudice -même professionnel- que tout ça génère, elle me fait passer pour malade ( moi : une malade qui dépose des plaintes infondées, elle : une vraie victime de ses filles et d'autres perverses manipulatrice...tu vois le schéma), d'ailleurs elle raconte à mes connaissances, voisins et employeurs que c'est moi la" perverse narcissique".

J'ai réfléchi longuement au pourquoi ma mère, comme la tienne, collait des étiquettes injurieuses de manière indifférenciée. Elles sont dans la plus totale projection de leurs propres travers,  mais comme elles sont malines et qu'elles ne peuvent pas affubler une seule personne de tous ces jolis petits noms d'oiseaux (ça ne serait pas crédible), elles distribuent les rôles. L'un est alcoolique, l'autre égoiste total, l'autre encore narcissique pervers et surtout, l'accent est beaucoup mis, du côté de ma mère, sur l'aspect sexuel. Toutes les femmes qui lui sont proches dans la famille sont des "salopes ou des pute"s, et ne pensent "qu'au sexe", à commencer par ses filles....!

C'est justement pour ça que nos histoires se ressemblent...parce qu'il n'y a pas trente six manières de salir quelqu'un et de le détruire; elles utilisent toutes les mêmes procédés. " Tu es moche, nulle, bonne à rien, conne, les hommes ne pensent qu'à se foutre de toi...tu n'arriveras jamais à rien, tu dépends de moi pour tout, etc ".  Elles ne doutent pas une seconde de la véracité de leurs propos...parce qu'au fond, tout ce qu'elles nous reprochent, elles ont le sentiment de le porter au fond d'elles. Comme une salissure qui leur appartiendrait et qu'elles auraient besoin de projeter à l'extérieur.

Personnellement, je n'ai jamais été dans le déni au sujet de ma mère.

J'ai été dans le déni au sujet de ma sœur, ça oui, parce que je n'imaginais pas  que, ayant souffert de la même chose que moi, elle puisse reproduire les mêmes comportements, sans conscience de ce qu'elle faisait. Je trouve ça, encore aujourd'hui, incompréhensible...comment peut-on être aussi sadique quand on a souffert du même sadisme maternel ? Trop contente, peut être, de se faire complice d'un monstre pour éspérer se faire aimer d'elle ?

Ma sœur, comme je t'ai dis, était la sage, douce et intelligente, et pour cause : elle n'a jamais fait de crise d'ado, elle a absorbé ce qui lui venait de cette famille. Moi, on m'avait collé l'étiquette de la "caractérielle agressive"...ce qui n'est pas faux, car j'ai dû développer une attitude hostile face à cet environnement...j'en ai conservé un caractère épineux, j'avoue....mais...!  Aujourd'hui je me dis que j'ai eu de la chance d'avoir eu ce caractère...sinon je serais peut être devenue comme elles, qui sait ?

Alors, NON, nous n'avons jamais eu de mère pour nous épauler puisqu'elles attendaient TOUT de nous sans rien donner en échange, sauf des insultes. Un jour pendant l'adolescence, je lui ai demandé ce qu'elle attendait au juste  : "de la reconnaissance comme les chiens ?"

Parce qu'elle ne dit pas: "élever des enfants", elle dit : "dresser" ou "mater". Elle se plaint à qui veut l'entendre de n'avoir jamais réussi à me "mater"... encore heureux !

Mais aujourd'hui, comme ta mère, elle porte la méchanceté sur le visage et les policiers n'en reviennent pas qu'elle assume à ce point tous ses actes malveillants.. .mais,  elle ne fait que se défendre dit-elle !!!!

Par contre, le réel danger, quand elles ne parviennent plus à atteindre les gens psychologiquement, c'est qu'elles s'attaquent à la vie matérielle et physique...c'est comme ça que ma mère joue au 'corbeau" auprès de mon environnement social et professionnel depuis des années. Parce qu'elles ont épuisé toutes nos ressources affectives, leurs insultes ne nous font plus ni chaud ni froid...alors,  ne lâchant pas prise, elles demandent à notre entourage de se faire complice de leur haine. Le pire, c'est que ça fonctionne...les gens sont manipulables à merci...! J'en ai de nombreux exemples à mon travail....

Tout une histoire, n'est ce pas ?

Je ne sais, pour ma part, pas du tout si je serai capable de faire confiance un jour...je ne sais même pas si c'est essentiel ou nécessaire !  Notre ego a été atteint dès le plus jeune âge, et, du coup, nous n'avons pas la même vision de la vie et des relations que les autres. Je ne pense pas que cela soit réparable, en tous cas pour moi.

Lila, je t' invite afin que nous puissions parler en mode plus confidentiel si tu le souhaites... moi ça m'est égal, nous sommes sur un site spécialisé, non ?

A bientôt Lila,

Berenice

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